Je vous invite à me retrouver le weekend prochain du 15 au 17 octobre 2021 au Festival international d’aquarelles “Confluences” à Aiguillon (47) J’aurais un stand les 3 jours consacrés au carnet de voyage en compagnie de collègues et amis carnettistes., soit vendredi, samedi, dimanche de 10 à 18h Entrée gratuite Toutes les infos ici.
Un grand merci aux nombreux souscripteurs qui ont contribué à l’édition de ce 9ème carnet de route OUZBEKISTAN & TADJIKISTAN !
Dans une édition très fidèle au carnet original, je partage mon récit «brut de voyage». Pour un confort de lecture, le texte a été retapé avec une police manuscrite proche de mon écriture. La spontanéité de mes croquis, aquarelles, récit et témoignages écrits en différents alphabets de la main des personnes rencontrées, transporte aussitôt le lecteur sur mes pas.
J’ai eu énormément de plaisir à découvrir ces 2 pays d’Asie Centrale en août et septembre 2013. Lors de ce premier voyage de 2 mois dans des pays de l’ex-URSS, j’ai apprécié le russe dont j’ai appris les quelques rudiments indispensables.
L’Ouzbékistan est un beau pays au patrimoine architectural très riche avec ses fameuses cités turquoise de la Route de la Soie : Samarcande, Boukhara et Khiva. En tant que voyageur indépendant, au-delà de la carte postale, j’ai pu me rendre compte de certaines réalités d’un régime totalitaire. Heureusement, depuis le décès du président Karimov fin 2016, un vent de changement et d’ouverture semble souffler sur le pays. Un peu trop touristique désormais, le pays offre moins d’aventure que son pays voisin.
Le Tadjikistan m’a séduit par ses paysages de montagne, des monts Fan au Pamir, véritable désert d’altitude, en passant par la vallée du Wakhan, face à l’Afghanistan. Dans ce pays, où le persan a perdu ses arabesques pour s’écrire en cyrillique, j’ai retrouvé l’hospitalité persane qui m’avait tant séduit en Iran, que ce soit dans le Wakhan ou chez les Kirghizes du Pamir.
Je tiens quotidiennement un journal décrivant mes journées, y consigne mes impressions, les anecdotes… Je demande aux personnes croisées de m’écrire quelques phrases. Cela me permet d’immortaliser toutes mes rencontres avec autant de témoignages écrits dans une multitude de langues et d’alphabets. Les artistes réalisent parfois un dessin sur mon carnet et souvent ceux-ci me tirent le portrait.
En 2 mois, j’ai rempli 2 carnets constitués chacun de 9 cahiers de 16 pages, réalisés avec des feuilles de 200 g de 20 x 25 cm. Inspiré par ce pays, j’ai réalisé près de 80 dessins sur le vif : croquis au feutre, monochrome ou aquarelle. Au retour, j’ai relié ces carnets avec un suzani, le tissu traditionnel (voir ci-dessous).
Le carnet une fois de plus fut un formidable passeport tout au long du voyage, pour favoriser la rencontre et l’échange. Souvent le dessin m’aura amené à pénétrer l’intimité du foyer, délaissant l’étiquette de touriste pour venir partager quelques instants ou quelques jours avec des gens touchants.
La composition des pages respecte au mieux le carnet original :
Carnet original
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Carnet édité
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Pour un confort de lecture, le récit a été retapé avec une police manuscrite proche de mon écriture, au nom prédestiné : Philippe ! Un numéro renvoie à la fin du carnet, à la traduction des témoignages écrits par les gens rencontrés.
Quelques autres dessins
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dessin-ouzbekistan-Moynak
dessin-tadjikistan-afghan
dessin-ouzbekistan-samarcande-registan
dessin-ouzbekistan-boukhara-Ark
dessin-tadjikistan-fille
dessin-ouzbekistan-boukhara-Poi-i-kalon
dessin-tadjikistan-vrang
dessin-ouzbekistan-pain
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Quelques photos du globecroqueur en action
croqueur-tadjikistan-bulunkul
croqueur-ouzbekistan-boukhara
croqueur-tadjikistan-ishkashim
croqueur-tadjikistan-langar
croqueur-ouzbekistan-khiva
croqueur-ouzbekistan-samarcande
croqueur-ouzbekistan-boukhara-dominos
croqueur-ouzbekistan-langar
croqueur-tadjikistan-geisev
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croqueur-ouzbekistan-boukhara-miniature
croqueur-ouzbekistan-samarcande-shaizinda
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croqueur-ouzbekistan-samarcande-Shaizinda2
croqueur-tadjikistan-udit
croqueur-tadjikistan-vrang
Quelques rencontres autour du carnet
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rencontre-tadjikistan-alishur
rencontre-ouzbekistan-khiva
rencontre-tadjikistan-udit
rencontre-ouzbekistan-dominos
croqueur-tadjikistan-istaravshan
Extrait (Ouzbékistan) :
« Au pied du minaret Islam Khoja, dans la chaïkhana Talib Maxum, je me régale de délicieuses salades. Les serveuses ne parlent pas anglais et j’apprécie l’aide d’un guide pour m’aider à choisir les plats. Dana, l’une des serveuses, souhaite que je lui tire le portrait, mais je refuse gentiment, n’ayant pas encore croqué l’architecture de cette superbe ville. Je m’y mets un peu plus tard dans l’après-midi, attiré par le dôme turquoise du mausolée. Une gamine me tient compagnie, bientôt rejointe par Edith, sympathique institutrice de Hong-Kong. Les nuages s’invitent aussi et je dois même m’interrompre lorsque quelques gouttes se mettent à tomber. Je reprends donc ma déambulation et m’arrête un peu plus loin, à un atelier qui fabrique des tapis en soie et que j’avais repéré hier. Il est aménagé dans une petite medersa ; je m’installe sur le seuil et croque les ouvrières installées devant les métiers à tisser. J’ai du mal à quitter cette ambiance, faisant traîner le dessin pour profiter encore des sourires et des conversations auxquelles je ne comprends évidemment rien ! Mais je m’y sens simplement bien, même si le pas de porte en bois est plutôt rude. Quel boulot ces tapis, certains demandent plusieurs mois de travail à trois. Quelques voyageurs s’arrêtent pour me regarder faire, dont un couple qui me montre leur guesthouse, qui jouxte l’atelier. J’ai un gros coup de cœur pour cette demeure traditionnelle et le sourire de son hôte qui parle à peine le russe… ce soir, je déménage !»
Carnet de route Ouzbékistan & Tadjikistan – Philippe Bichon
Extrait (Tadjikistan) :
« Le vieux camion russe “Zil-133” quitte la route goudronnée pour emprunter une piste en direction des montagnes que l’on aperçoit depuis Alichur. Le temps est encore exceptionnel avec un ciel d’une grande pureté sans un nuage, il en est ainsi depuis mon arrivée sur ces hauts plateaux du Pamir tadjik. Le véhicule grimpe sans problème à travers rivières, passages caillouteux ou sablonneux et l’on atteint vite le jailoo, l’alpage kirghize. Les montagnes dessinent un petit cirque abritant trois yourtes. Quelques névés sont tout proche, nous sommes bien au-dessus de quatre mille mètres… Après avoir salué la famille, je pars observer les yacks qui broutent un peu plus haut ; de bien belles bêtes aux longs poils et aux longues cornes. Les yacks sont précieux pour les Kirghizes car ils leur donnent le lait, avec lequel seront produits également beurre et yaourt, et les bouses constituent le précieux combustible, les arbres étant inexistants sur les hauts plateaux du Pamir. D’ailleurs, les hommes sont en train de charger le camion de cette précieuse cargaison, tandis que les femmes s’affairent à déménager le mobilier des yourtes. Pas de regret de ne pas pouvoir rester dormir là, puisqu’eux mêmes déménagent deux kilomètres plus bas. Dormir sous la yourte à une telle altitude n’est plus confortable avec ce froid , ils redescendent donc dans des bâtisses de pierre, avant de rejoindre Alichur pour l’hiver. Participer à un tel déménagement est une aubaine. Sur les bouses de yacks, qui remplissent la benne du vieux camion fatigué, s’accumulent poêles, couvertures, coussins, un transistor d’un autre âge… et nous nous installons sur cet amas peu commun pour parcourir la courte distance qui sépare le jailoo des maisons. Dans la cabine ont pris place la jeune mère et son bébé, tandis que les dames plus âgées font le trajet à pied. Nous mangeons donc dans la maison le traditionnel chir-chaï, ce thé au lait que l’on agrémente de beurre de yack salé (fort heureusement, pas rance comme en Himalaya) et de bouts de pain. Le tout est accompagné par du yaourt. Ce menu compose invariablement l’ensemble de leur repas au jailoo. Avant de manger, il a fallu attendre que tout le bazar soit sorti du camion, aussitôt remplacé par d’autres bouses, tirées d’un tas impressionnant. D’autres trajets seront nécessaires, d’autant que les yacks produiront encore d’ici là !»
Carnet de route Ouzbékistan & Tadjikistan – Philippe Bichon
Témoignages de lecteurs
Je m’apprête à cuire un pain ouzbeck décoré à la fourchette et je tenais à te remercier pour ce voyage immobile que je viens de (re)finir, le carnet Ouzbekistan Tadjikistan, je me suis régalée. Ta manière de voyager, de saisir les instants dans le carnet m'ont vraiment donné envie de partir découvrir ces beaux pays d'Asie centrale. J'adore les empreintes laissées par les locaux et les voyageurs, cette immersion dans la culture locale, l'architecture, la musique et nourriture... ; tout cela est très riche et pourtant léger à déguster.... Je vais dans la foulée aussi relire Monts célestes d'Ella Maillard....Les croquis et aquarelles sont très beaux, d'une grande finesse. C'est vrai que prendre le temps de peindre est le meilleur moyen de s'imprégner de tout ce qui nous entoure.
Carole S. (67)
connue en stages en France & Maroc
Philippe Bichon aime prendre son temps. Pour des raisons bassement matérielles: quand on n’a pas derrière soi une grande maison d’édition, réaliser et publier un livre n’est pas une mince affaire. Mais également - et surtout - parce que ce voyageur au long cours est un sage. Un homme qui sait regarder, rencontrer, comprendre… Un carnettiste authentique qui ne se contente pas de carte postale simpliste ou de blogs bourrés de hashtags et de likes, mais voyage, comme avant, au rythme des lieux et des rencontres.
Cela fait d’ailleurs plus de deux décennies que le dessinateur béarnais promène ses pinceaux, son regard de myope et ses aquarelles à travers le monde. Yémen, Egypte, Inde, Maroc ou Iran…
Son dernier ouvrage sur l'Ouzbékistan et le Tadjikistan a été réalisé lors d'un voyage de neuf semaines en solitaire au cours de l'été 2013. On n'y trouvera pas de propos définitifs sur le pays, ses mœurs et ses évolutions. Philippe Bichon ne se voit ni en journaliste ni en ethnologue et préfère parler d'un «journal de route spontané» où «jour après jour, les pages se remplissent d'impressions, de croquis et d'aquarelles prises sur le vif»; l'occasion pour l'auteur et ses lecteurs de croiser de nouveaux visages, d'esquisser des scènes insolites ou de découvrir les mille détails de l'architecture locale (une discipline qu'il connaît bien pour l'avoir pratiquée dans une vie antérieure).
Si la typo choisie (reproduisant l'écriture manuscrite) est parfois fatigante, il faut pourtant insister pour plonger avec Philippe Bichon dans le temps long de son itinérance. En acceptant les temps morts, les soirées qui s'étirent, les minuscules anecdotes… Le quotidien des voyages véritables, ceux d'un «globecroqueur» à mille lieux des escapades chronométrées du tourisme jet-lagué qui envahit la planète.
Un carnet et une aventure qu’auraient signés les Nicolas Bouvier, Hugo Pratt, Alexandra David Neel ou Kipling, autres grands arpenteurs de terres sauvages et perdues.
Je vous invite à me retrouver le weekend prochain au Festival international d’aquarelles “Confluences” à Aiguillon (47) J’aurais un stand les 3 jours consacrés au carnet de voyage en compagnie de collègues et amis carnettistes., soit vendredi, samedi, dimanche de 10 à 18h Entrée gratuite Toutes les infos ici.
Je présente le samedi 19 octobre à 20h30 à l’église de Bazens (à 8 km d’Aiguillon) mon diaporamOud Asie centrale – Ouzbékistan & Tadjikistan.
Participation libre mais indispensable
Philippe Bichon présente un diaporama sur fond de sonorités orientales, jouées en direct sur son oud (luth arabe). L’idée est de retrouver sur scène le même esprit que les carnets de route, qui sont réalisés sans brouillon et sans filet, lors du voyage. Ce montage numérique mêle photos, croquis et aquarelles extraits de son carnet de route réalisé sur le vif lors d’un voyage de 2 mois en solitaire en été 2013. Photos, croquis, aquarelles et musique vous transporterons ainsi sur les pas du globecroqueur à la découverte de ces 2 pays d’Asie Centrale, loin des clichés et idées reçues. L’auteur présente également ses carnets originaux. Le carnet de route a été publié et sera dédicacé. Après l’Iran, le Yémen et l’Ethiopie, Philippe vous propose de découvrir une partie de la Route de la Soie. L’Ouzbékistan au patrimoine architectural très riche avec ses mythiques cités turquoise de la Route de la Soie. De la Mer d’Aral (ou ce qu’il en reste) à la Vallée de la Ferghana, en tant que voyageur indépendant et au-delà de la « carte postale», l’auteur a pu se rendre compte de certaines réalités d’un régime totalitaire. Un peu trop touristique désormais, lepays offre moins d’aventure que son pays voisin Le Tadjikistan l’a séduit par ses paysages de montagne, des monts Fan au Pamir, véritable désert d’altitude, en passant par la vallée du Wakhan, face à l’Afghanistan. Dans ce pays, où le persan a perdu ses arabesques pour s’écrire en cyrillique, le globecroqueur a retrouvé l’hospitalité persane qui l’avait tant séduit en Iran.
Chez les ismaéliens de la vallée du Wakhan, j’ai les yeux rivés sur les villages afghans sur l’autre rive du Pianj, cette rivière qui trace la frontière entre les deux pays. J’ai pu rencontrer les afghans au marché d’Ishkashim qui se tient sur une île entre les deux pays.
L’un d’eux, un marchand de tapis, tout sourire, accepte de se laisser tirer le portrait.