format 17×22 cm
256 pages couleur
28 € (+ 4 € de participation aux frais d’envoi)
Explorer la Boutique Payez en ligne par Carte Bleue
ou Payez par virement (RIB sur demande) ou par chèque
Remplissez et joignez ce bon de commande
(indiquez moi par mail ou dans SUMUP les prénoms pour les dédicaces)
La composition des pages respecte au mieux le carnet original :
Extrait (Ouzbékistan) :
« Au pied du minaret Islam Khoja, dans la chaïkhana Talib Maxum, je me régale de délicieuses salades. Les serveuses ne parlent pas anglais et j’apprécie l’aide d’un guide pour m’aider à choisir les plats. Dana, l’une des serveuses, souhaite que je lui tire le portrait, mais je refuse gentiment, n’ayant pas encore croqué l’architecture de cette superbe ville. Je m’y mets un peu plus tard dans l’après-midi, attiré par le dôme turquoise du mausolée. Une gamine me tient compagnie, bientôt rejointe par Edith, sympathique institutrice de Hong-Kong. Les nuages s’invitent aussi et je dois même m’interrompre lorsque quelques gouttes se mettent à tomber. Je reprends donc ma déambulation et m’arrête un peu plus loin, à un atelier qui fabrique des tapis en soie et que j’avais repéré hier. Il est aménagé dans une petite medersa ; je m’installe sur le seuil et croque les ouvrières installées devant les métiers à tisser. J’ai du mal à quitter cette ambiance, faisant traîner le dessin pour profiter encore des sourires et des conversations auxquelles je ne comprends évidemment rien ! Mais je m’y sens simplement bien, même si le pas de porte en bois est plutôt rude. Quel boulot ces tapis, certains demandent plusieurs mois de travail à trois. Quelques voyageurs s’arrêtent pour me regarder faire, dont un couple qui me montre leur guesthouse, qui jouxte l’atelier. J’ai un gros coup de cœur pour cette demeure traditionnelle et le sourire de son hôte qui parle à peine le russe… ce soir, je déménage !»
Carnet de route Ouzbékistan & Tadjikistan – Philippe Bichon
Extrait (Tadjikistan) :
« Le vieux camion russe “Zil-133” quitte la route goudronnée pour emprunter une piste en direction des montagnes que l’on aperçoit depuis Alichur. Le temps est encore exceptionnel avec un ciel d’une grande pureté sans un nuage, il en est ainsi depuis mon arrivée sur ces hauts plateaux du Pamir tadjik. Le véhicule grimpe sans problème à travers rivières, passages caillouteux ou sablonneux et l’on atteint vite le jailoo, l’alpage kirghize. Les montagnes dessinent un petit cirque abritant trois yourtes. Quelques névés sont tout proche, nous sommes bien au-dessus de quatre mille mètres… Après avoir salué la famille, je pars observer les yacks qui broutent un peu plus haut ; de bien belles bêtes aux longs poils et aux longues cornes. Les yacks sont précieux pour les Kirghizes car ils leur donnent le lait, avec lequel seront produits également beurre et yaourt, et les bouses constituent le précieux combustible, les arbres étant inexistants sur les hauts plateaux du Pamir. D’ailleurs, les hommes sont en train de charger le camion de cette précieuse cargaison, tandis que les femmes s’affairent à déménager le mobilier des yourtes. Pas de regret de ne pas pouvoir rester dormir là, puisqu’eux mêmes déménagent deux kilomètres plus bas. Dormir sous la yourte à une telle altitude n’est plus confortable avec ce froid , ils redescendent donc dans des bâtisses de pierre, avant de rejoindre Alichur pour l’hiver. Participer à un tel déménagement est une aubaine. Sur les bouses de yacks, qui remplissent la benne du vieux camion fatigué, s’accumulent poêles, couvertures, coussins, un transistor d’un autre âge… et nous nous installons sur cet amas peu commun pour parcourir la courte distance qui sépare le jailoo des maisons. Dans la cabine ont pris place la jeune mère et son bébé, tandis que les dames plus âgées font le trajet à pied. Nous mangeons donc dans la maison le traditionnel chir-chaï, ce thé au lait que l’on agrémente de beurre de yack salé (fort heureusement, pas rance comme en Himalaya) et de bouts de pain. Le tout est accompagné par du yaourt. Ce menu compose invariablement l’ensemble de leur repas au jailoo. Avant de manger, il a fallu attendre que tout le bazar soit sorti du camion, aussitôt remplacé par d’autres bouses, tirées d’un tas impressionnant. D’autres trajets seront nécessaires, d’autant que les yacks produiront encore d’ici là !»
Carnet de route Ouzbékistan & Tadjikistan – Philippe Bichon