format 17×22 cm
240 pages couleur
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«On n’est pas dans un de ces beaux livres sur papier glacé à la maquette et au calibrage professionnels, mais bien dans le carnet de route encore plein de sable d’un amoureux du voyage ; un ami qui vous aurait prêté pour un temps ses précieuses notes, uniques et personnelles».
Libération – nov. 2014
Extrait :
« Passé Bab-el Yemen, la dernière porte subsistant des remparts, un véritable bond en arrière dans le temps s’opère. Comment ne pas rester ébahi devant ces maisons-tours et leur architecture fabuleuse ? Une telle harmonie se dégage de ces camaïeux d’ocre ornés de toutes ces décorations à la chaux sur les façades, aux formes géométriques variées, aux ouvertures toutes surmontées de qamareya, ces vitraux qui la nuit s’illuminent pour parfaire la magie. Les acteurs évoluant dans ce décor de mille et une nuits sont en adéquation parfaite : les hommes en djellabas blanches sous les vestes à l’occidentale et ornées de l’inévitable jambiya à la ceinture, tandis que les femmes voilées de noir ne laissent, au mieux, entrevoir que leurs yeux cernés de khôl. On est définitivement dans un autre monde. En m’enfonçant dans une échoppe ouverte sur la rue, je découvre un dromadaire faisant tourner un moulin à graines de sésame pour en faire de l’huile. De splendides minarets cylindriques élancés se dressent au détour d’une rue, aux motifs variés blanc et brique. En m’enfonçant dans le souk, l’encens et la myrrhe se mêlent aux épices pour ravir mes sens. Partout, les sollicitations sont chaleureuses et toujours dénuées d’intérêts financiers. Est-ce parce que le touriste se fait rare que les hommes ont conservé ici leur sens de l’hospitalité.
Carnet de route Yémen – Philippe Bichon
…
La vue de ce nid d’aigle perché sur un piton rocheux vertigineux est à couper le souffle. En contrebas s’étalent les terrasses et quelques villages, et au loin, on aperçoit la falaise. Quel site incroyable ! Les maisons se confondent avec la roche et sont bâties au bord du précipice. Je me lance dans une aquarelle qui me permet d’en apprécier mieux la beauté et d’attendre que le soleil illumine l’ensemble. Le ciel est encore nuageux et la pluie se laisse deviner sur l’horizon. Quelques gamins approchent : «Kalam, bakchich, soura!». Je partage mes gâteaux et continue de peindre en leur compagnie. Le piton a l’air abandonné, mais j’aperçois soudain une femme parmi les habitations. Le lieu est fermé par une porte gardée, l’unique accès à ce perchoir… Je descends vers Hababa par la route et vue d’en-bas, la falaise est tout aussi impressionnante. La pluie se met à tomber et je n’ai aucun espoir de trouver un abri. Heureusement, un pick-up me prend dans sa benne et me dépose à ma destination. »
La composition des pages respecte au mieux le carnet original :
Carnet publié
Pour un confort de lecture, le récit a été retapé avec une police manuscrite proche de mon écriture, au nom prédestiné : Philippe !
Un numéro renvoie à la fin du carnet, à la traduction des témoignages écrits par les gens rencontrés.